Des droits et des devoirs (remix)
Ceux qui suivent auront donc remarqué que ce texte s'en va et revient après un léger lifting ou tout au moins, un déplacement d'éclairage. En fait, je devrais faire cela plus souvent. Je mets un texte et puis, hop, je l'enlève, le modifie, le remet... et hop, je le retouche, le remplace... donnant ainsi à mes lecteurs affolés la nécessité vertigineuse, à chaque jour renouvelée, de découvrir ce qui aurait changé. Un, cela fidélise la clientèle, deux, cela me permet de tenir plusieurs semaines sur un même thème et d'aller ainsi dans le sens d'une certaine paresse intellectuelle. Finalement, n'est-ce pas cela qu'on appelle créer le buzz ?!... Bref, comme disait l'autre, je voulais vous dire que...
Oups, déjà le 23, enfin le 28 mais c'est pas grave, et pas une ligne depuis le début du mois… Même pas eu le temps d’aller lire de ci de là, les quelques blogs que j’aime suivre. Je me suis encore laissée déborder par toute une série d’obligations, l’une d’elles, et non des moindres, étant d’amener, déposer, rédiger des conclusions responsives. Oh, le vilain mot ! Mais que sont-ce ces conclusions responsives me demanderez-vous ? Et bien c’est un charmant document chargé de répondre à un non moins délicat document qu’on vient de vous remettre, via une procédure judiciaire, et dans lequel il est noté toutes vos turpitudes de mauvaise fille et pour lesquelles on vous présente l’adition qui vous ferait regretter de ne pas avoir offert, en guise de cadeau d’adieu à la partie adverse, un abonnement chez Ducasse. Quitte à ce que l’adition soit salée, autant qu’elle soit bonne ! Qu’ai-je donc fait pour mériter cela ? Et bien je vous rassure, je n’ai commis aucun meurtre ni malversations boursières et n’ai jamais fréquenté le Carlton de Lille, non, j’ai juste divorcé.
Et qui dit divorce, dit patience de l’ange afin de régler les modalités de ce qu’on prédisait pouvoir bien se passer, mais qui vire, invariablement, à de kafkaïennes complications alors que la vengeance masquée du membre délaissé et libéré ainsi de tout sentiment ne serait-ce que cordial surgit tel un cri lugubre dans la nuit. J’ai souvent remarqué, à mon grand désarroi, combien il était étonnant de constater que le divorce de deux ex-tourtereaux s’étant jurés amour et fidélité pour les siècles des siècles, amen, qu’ils aient été bénis par les saints sacrements ou simples concubins même pas pacsé et sans enfant, transforme ce qui devrait être la séparation de l’eau calme en son delta, en un rapide monstrueux de type « Délivrance » avec banjo et jeux de fléchettes assortis.
Je ne vais pas m’appesantir sur ce sujet, ce n’est pas, vous l’aurez compris, celui que je veux traiter, mais tout juste voudrais-je vous faire remarquer la chose suivante … la séparation de simples concubins peut comporter autant d’embrouillaminis ravageurs et revanchards que le divorce d’un couple marié ! La comparaison est encore pire lorsque cette séparation s’applique à deux personnes du même sexe et qu’elle révèle alors devoirs et obligations quand leur union échappe elle, totalement, au moindre droit !
Et c’est bien là ma réflexion du moment. Comment autoriser les devoirs sans accorder les droits ? Je veux parler du mariage homosexuel dont la discussion, pour l’heure, est en train de se déchainer sur le mur de mon profil de réseau social. Je viens à l’instant de poster une vidéo de François Hollande qui annonce clairement et sans ambages, le brave homme, qu’il est en faveur du mariage homosexuel, pour l’adoption des couples de même sexe, contre l’homophobie et qu’il légiférera des droits, pour les trans, (et non les tyrans comme veut absolument me faire écrire mon correcteur automatique de vocabulaire) de vivre librement selon leur choix. Et je trouve cela très courageux et son discours sans fioriture ni langue de bois, mais au contraire, bien clair, précis et étayé. Et je ne me trouve ni crédule, ni naïve ni embobinée ni encartée car j’entends là un discours qui à mes yeux, enfin à mes oreilles, sonne vrai.
Je crois qu’il est temps que la société efface enfin les hypocrisies, annule les divergences, les différences, bannisse les inégalités. Il est temps de se rappeler que le symbole de la justice est la balance de Thémis composée de deux plateaux représentés parfaitement équilibrés, et que si les droits des uns sont les devoirs des autres, cela ne peut fonctionner que dans ce contrepoids parfait, d’un droit pour un devoir, d’un devoir pour un droit.
Et que ceci soit mon nouveau combat. Si l’on veut me faire divorcer, alors qu’on me marrie !